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Effets de différents niveaux d'activité physique sur la capacité cardiorespiratoire chez des femmes ménopausées hypertendues, sédentaires, en surpoids ou obèsesUne étude randomisée et comparative
Timothy S. Church, MD, MPH, PhD;
Conrad P. Earnest, PhD;
James S. Skinner, PhD;
Steven N. Blair, PED
RÉSUMÉ
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Context Une faible capacité cardiorespiratoire est
associée à un risque élevé de mortalité, et
son amélioration est associée à une réduction de
ce risque. Cependant, la relation dose-réponse entre l'activité
et l'aptitude physique reste mal comprise.
Objectif Étudier l'effet des doses de 50 %, 100 % et 150 % du
niveau d'activité physique recommandé par le groupe de consensus
du NIH sur la capacité cardiorespiratoire chez les femmes.
Schéma, cadre et participants Étude
contrôlée randomisée de 464 femmes
ménopausées sédentaires, en surpoids ou obèses,
avec un indice de masse corporelle variant de 25,0 à 43,0 et une
pression artérielle systolique de 120,0 à 159,9 mm Hg. Le
recrutement s'est déroulé entre avril 2001 et juin 2005 dans la
région de Dallas, Texas.
Intervention Les participantes ont été
randomisées en quatre groupes différents: 102 étaient
dans le groupe témoin sans exercice, 155 dans le groupe de
dépense énergétique de 4 kcal/kg par semaine, 104 dans le
groupe de 8 kcal/kg, et 103 dans le groupe de 12 kcal/kg, pour la
période d'intervention de 6 mois. L'intensité
d'entraînement ciblée était la fréquence cardiaque
associée à 50 % de la VO2 maximale de chaque femme.
Principal critère d'évaluation Le critère
d'évaluation primaire était la capacité respiratoire,
mesurée sur cycloergomètre et quantifiée en consommation
d'oxygène maximale absolue (VO2 max, l/min).
Résultats Les valeurs absolues moyennes (ET) de VO2 max
à l'inclusion étaient de 1,30 (0,25) l/min. Le nombre moyen de
minutes (ET) d'entraînement par semaine était de 72,2 (12,3) pour
le groupe d'exercice de 4 kcal/kg de dépense énergétique
par semaine, 135,8 (19,5) pour le groupe de 8 kcal/kg et 191,7 (33,7) pour le
groupe de 12 kcal/kg. Après ajustement sur l'âge, la
race/ethnicité, le poids et la fréquence cardiaque maximale, les
groupes d'exercice présentaient une augmentation de leur VO2 max
absolue de 4,2 % dans le groupe de 4 kcal/kg, 6,0 % dans le groupe de 8
kcal/kg, et 8,2 % dans le groupe de 12 kcal/kg comparé au groupe
témoin (p < 0,001 pour chacun vs témoin; p < 0,001 pour la
tendance). Il n'y avait pas d'interaction traitement/sous-groupe pour
l'âge, l'indice de masse corporelle, le poids, la VO2 absolue initiale,
la race/ethnicité ou l'usage initial d'une hormonothérapie.
Aucune variation significative n'était observée dans les valeurs
de pression artérielle systolique ou diastolique entre l'inclusion et 6
mois, dans chacun des groupes d'exercice vs témoin.
Conclusion Dans cette étude, les femmes
ménopausées précédemment sédentaires, en
surpoids ou obèses, ont présenté une variation
dose-réponse graduelle de la capacité cardiorespiratoire aux
différents niveaux d'activité physique.
Trial Registration
clinicaltrials.gov
Identifier: NCT00011193
JAMA.
2007;297:2081-2091
Uune faible capacité cardiorespiratoire est associée
à un risque élevé de maladie cardiovasculaire (MCV) et de
mortalité toutes causes confondues, tandis que l'amélioration de
l'aptitude physique est associée à une réduction du
risque de
mortalité.1-6
Bien que des niveaux supérieurs d'aptitude physique soient
associés à des profils de risque de MCV moins
défavorables, la relation entre cette aptitude, les MCV et la
mortalité toutes causes confondues n'est que faiblement
modérée lorsque les facteurs de risques traditionnels de MCV
sont pris en
compte.1,4-6
Globalement, la faible capacité cardiorespiratoire est un facteur de
risque indépendant majeur de mortalité prématurée.
Poursuivre l'identification et le perfectionnement de prescriptions
d'exercices efficaces, sans risques, et satisfaisantes pour améliorer
cette capacité est d'une importance substantielle en termes de
santé publique.
Même si l'aptitude physique comporte une part de
génétique, elle est principalement déterminée par
les habitudes en matière d'activité physique chez l'adulte, et
peut être influencée, de même que la mortalité
subséquente, par la modification du niveau
d'exercice.2,7,8
Des rapports antérieurs ont combiné les résultats de
différentes études pour générer des courbes
dose-réponse relatives aux variations de l'activité et de
l'aptitude
physique.9
Cependant, relativement peu de rapports ont évalué
différents niveaux d'activité sur l'aptitude physique dans une
seule grande étude bien contrôlée, notamment en analysant
les effets de la recommandation du groupe de consensus du NIH
préconisant un minimum de 30 minutes d'activité physique
d'intensité modérée la plupart des jours de la semaine,
et de préférence
quotidiennement.10
Cette recommandation est communément utilisée dans la
prescription d'exercices pour promouvoir l'état de santé
général, et est similaire à celles formulées dans
le rapport du Surgeon General américain sur l'activité physique
et la
santé,11
celles du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et de l'American
College of Sports
Medicine,12
ainsi que de l'AHA (American Heart
Association).13
Certaines questions irrésolues comportent des implications pratiques
et cliniques majeures: << Les individus sédentaires parviendront-ils
à améliorer leur capacité cardiorespiratoire s'ils
pratiquent moins de 30 minutes d'activité physique la plupart des jours
de la semaine? >> et << Si les individus pratiquent des niveaux
d'activité physique supérieurs à cette recommandation,
obtiendront-ils une amélioration supérieure (ou
proportionnellement supérieure) de leur capacité
cardiorespiratoire? >> Compte tenu de la forte relation inverse entre la
capacité cardiorespiratoire et la mortalité, il est important de
mieux comprendre la relation dose-réponse entre cette capacité
et l'activité physique, particulièrement dans les populations
avec MCV ou diabète de type 2, ainsi que dans celles à risque
élevé de présenter ces pathologies et d'autres maladies
chroniques.
Plus d'une femme américaine sur 3 est postménopausique, et la
MCV est la première cause de mortalité dans cette
population.14,15
Parmi les femmes en période postménopausique, 30 % rapportent
une absence totale d'activité physique, et la prévalence
d'inactivité augmente progressivement avec
l'âge.16
Ceci peut en partie expliquer l'observation selon laquelle les niveaux de
capacité cardiorespiratoire déclinent de 1 % à 2 % par an
au cours de la période
postménopausique.17
Cependant, les changements physiologiques associés au vieillissement
peuvent diminuer la capacité du corps à maintenir ou
améliorer l'aptitude
cardiorespiratoire.17
Si les efforts visant à augmenter l'activité physique et
à améliorer la capacité cardiorespiratoire dans cette
tranche d'âge doivent constituer une priorité en matière
de santé publique, il est par ailleurs nécessaire de mieux
comprendre les bénéfices attendus de doses spécifiques
d'activité physique. L'objectif primaire de l'étude DREW
(Dose-Response to Exercise in postmenopausal Women) était d'examiner
l'effet de 50 %, 100 % et 150 % de la dose d'activité physique
recommandée par le groupe de consensus du NIH sur la capacité
cardiorespiratoire chez les femmes ménopausées
sédentaires, en surpoids ou obèses, ayant une pression
artérielle élevée.
MÉTHODES
Schéma de l'étude
Une description complète du schéma et des méthodes de
l'étude DREW a été publiée
précédemment.18
En résumé, il s'agissait d'une étude randomisée
sur l'effet dose-réponse de l'exercice physique, incluant un groupe
témoin sans exercice et 3 groupes d'exercice avec des doses
graduellement plus élevées de dépense
énergétique. Le protocole de recherche a été revu
et approuvé annuellement par le comité d'éthique du
Cooper Institute, et le consentement éclairé écrit de
tous les participants a été obtenu avant leur inclusion dans
l'étude.
Participants à l'étude
Nous avons effectué un total de 4 545 entretiens
téléphoniques de sélection entre avril 2001 et juin 2005
(Figure 1). Après avoir
donné leur consentement éclairé écrit, 464 femmes
ménopausées, âgées de 45 à 75 ans,
sédentaires (ne pratiquant pas > 20 minutes d'exercice sur 3
j/semaine, et effectuant < 8 000 pas/j, évaluées sur une
période d'une semaine), en surpoids ou obèses (indice de masse
corporelle de 25,0-43,0; l'indice de masse corporelle est calculé par
le poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres au
carré), et ayant une pression artérielle systolique variant de
120,0 à 159,9 mm Hg, ont été randomisées dans 1
des 4 groupes de l'étude. Les critères d'exclusion comprenaient
un antécédent d'accident vasculaire cérébral, de
crise cardiaque, ou tout désordre médical grave empêchant
les participantes d'adhérer au protocole ou de pratiquer de l'exercice
sans risque. Les participantes ont été recrutées par
diverses techniques, incluant la presse, la radio, la
télévision, le publipostage, les événements dans
la communauté, et le courrier électronique.
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Figure 1.. Organigramme des participants
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Témoin sans exercice
Il était demandé aux femmes du groupe témoin sans
exercice de maintenir leur niveau d'activité habituel pendant la
période d'étude de 6 mois. Toutes les participantes devaient
noter leur nombre de pas quotidiens (voir ci-après) et compléter
des questionnaires mensuels sur leurs symptômes médicaux.
Exercice physique
Nous avons calculé la dépense énergétique pour
les femmes situées dans la tranche d'âge de l'étude DREW,
en associant les recommandations de consensus en santé publique
formulées par le NIH et d'autres
organisations.10,11
Nous avons utilisé les données des femmes sédentaires
incluses dans de précédentes études sur la pratique
d'exercice menées par notre groupe, ainsi que dans notre grande
étude de
cohorte.1,2,19,20
Nous avons estimé que la femme postménopausique
sédentaire typique démarrant un programme d'activité en
suivant la recommandation de consensus de santé publique
dépenserait 8 kcal/kg par semaine dans le programme d'exercice. Les
détails de ces calculs sont présentés dans le rapport sur
le schéma et les méthodes de l'étude
DREW.18 L'un
des principaux objectifs de cette étude était d'évaluer
les niveaux d'exercice 50 % en dessous et 50 % au-dessus des recommandations
de santé publique actuelles, pour déterminer si la dose
inférieure apportait un bénéfice quelconque et si la dose
supérieure produisait proportionnellement plus de
bénéfice que le niveau d'exercice standard de 8 kcal/kg par
semaine. En conséquence, les femmes ont été
assignées à un groupe témoin sans exercice ou à
des groupes qui dépensaient 4, 8 ou 12 kcal/kg par semaine.
Les femmes des groupes d'exercice pratiquaient 3 ou 4 séances
d'entraînement chaque semaine, pendant 6 mois, avec une intensité
d'exercice à la fréquence cardiaque associée à 50
% de la VO2 maximale de chaque femme. Pendant la première semaine,
chaque groupe dépensait 4 kcal/kg. Les femmes assignées à
ce niveau continuaient de dépenser 4 kcal/kg par semaine pendant 6
mois. Tous les autres groupes augmentaient leur dépense
énergétique de 1 kcal/kg par semaine jusqu'à atteindre le
niveau requis pour leur groupe. Toutes les séances d'exercice
étaient effectuées sous surveillance dans un laboratoire, avec
un contrôle total et rigoureux de la quantité d'exercice
effectuée à chaque séance. Deux structures
d'entraînement ont été utilisés dans cette
étude: l'une dans le nord de Dallas et l'autre à Oak Cliff (sud
de Dallas), Texas. Les participantes étaient pesées chaque
semaine, et leur poids était multiplié par leur dose d'exercice
pour déterminer le nombre de calories à dépenser dans la
semaine. Les femmes des groupes d'exercice alternaient les séances
d'entraînement sur cycloergomètre en position semi-couchée
et sur tapis roulant. L'observance à l'entraînement pendant la
période complète de 6 mois était calculée pour
chaque femme en divisant les kilocalories dépensées pendant
l'exercice par les kilocalories prescrites pour la période
d'entraînement X 100 %.
Critères d'évaluation
Le critère primaire d'évaluation de la variation dans la
capacité cardiorespiratoire était la consommation maximale
d'oxygène absolue (VO2 max, L/min). Les critères secondaires de
capacité cardiorespiratoire incluaient la consommation maximale
d'oxygène relative (mL/kg/min) et la puissance maximale
quantifiée en watts (W Max). Les équivalents métaboliques
(MET) maximums dépensés pendant l'évaluation
étaient obtenus en divisant la consommation maximale d'oxygène
relative par 3,5 (1 MET correspond à l'énergie
dépensée au repos, qui équivaut à une consommation
corporelle d'oxygène de 3,5 mL/kg par minute).
Évaluation de la capacité cardiorespiratoire
L'évaluation de la capacité cardiorespiratoire a
été effectuée à l'aide d'un cycloergomètre
Lode Excalibur Sport (Groningen, Pays-Bas), qui est un ergomètre
électronique avec vitesse indépendante. Les participantes
pédalaient à une puissance de 30 W pendant 2 minutes, de 50 W
pendant 4 minutes, puis à des paliers croissants de 20 W toutes les 2
minutes, jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus maintenir une cadence de
pédalage de 50 tr/min. Les gaz respiratoires étaient
mesurés à l'aide de l'analyseur Parvomedics True Max 2400. Les
étalonnages du volume et du gaz étaient effectués avant
chaque test. Les variables d'échanges gazeux (VO2,
production de C2, ventilation et quotient respiratoire [QR])
étaient enregistrées toutes les 15 secondes. La fréquence
cardiaque était mesurée directement par le système
d'enregistrement électrocardiographique. Les notations de l'effort
perçu étaient effectuées à l'aide de
l'échelle de Borg de 20 points. Deux évaluations de la
capacité cardiorespiratoire ont été
réalisées séparément à l'inclusion et au
suivi.
Activité physique quotidienne et autres mesures
Pour évaluer les changements potentiels dans l'activité
physique non surveillée, toutes les participantes étaient
équipées d'un podomètre (Accusplit Eagle, Japon) qui
enregistrait leur nombre de pas quotidiens. Les femmes des groupes d'exercice
retiraient le podomètre pendant les séances d'entraînement
supervisées. Le poids était mesuré sur une balance
électronique (Siemens Medical Solutions, Malvern, Pennsylvanie), et la
taille à l'aide d'un stadiomètre standard. L'histoire de
tabagisme et l'usage de médicaments étaient
évalués par un questionnaire détaillé. Le
régime alimentaire était évalué par le
questionnaire de fréquence alimentaire semi-quantitatif du Food Intake
and Analysis
System.21 La
pression artérielle était mesurée après une
période de repos de 30 minutes, en position couchée, au moyen de
l'appareil automatique Colin STBP-780. Un minimum de 4 mesures de pression
artérielle était effectué à 2 minutes
d'intervalle.
Maintien des participants et observance
Afin de limiter l'abandon des participants et de soutenir leur observance,
plusieurs stratégies ont été utilisées, incluant
une phase d'adaptation pré-randomisation de 2 semaines, des contrats
comportementaux, et un soutien permanent apporté par les membres de
l'équipe. Une rémunération de $150 ($75 par visite)
était octroyée pour la réalisation des évaluations
d'inclusion et de suivi. Les participants pouvaient recevoir $350
supplémentaires de prime en fonction de leur adhésion au
protocole. Pour le groupe témoin, l'adhésion était
basée sur le retour mensuel des formulaires de mesure des pas et des
questionnaires sur les symptômes médicaux. Pour chaque mois
manqué, $50 étaient déduits de la prime de $350. Pour les
groupes d'exercice, les $350 étaient réduits de $50 pour chaque
semaine d'entraînement manquée au-delà de l'observance
visée de 90 %.
Bien que cette prime représente une somme substantielle, elle
était considérée comme appropriée parce que
l'objectif de l'étude était d'évaluer les effets
dose-réponse de l'exercice. Une excellente adhésion à
l'intervention comme aux évaluations était donc
nécessaire. Si l'étude DREW avait évalué
l'efficacité de l'intervention en tant que stratégie de
santé publique, une telle rémunération aurait
été inappropriée. Cependant, l'objectif de l'étude
n'était pas de déterminer si les motivations financières
encourageaient les individus à pratiquer l'exercice, mais
d'évaluer les réponses spécifiques à diverses
doses d'exercice.
Aveugle
L'étude comprenait des équipes distinctes et
séparées d'intervention et d'évaluation, et tout le
personnel d'évaluation était aveugle au groupe de randomisation
des participants. Les laboratoires d'évaluation et d'entraînement
étaient situés à différents étages du
bâtiment. Nous avons régulièrement rappelé aux
participants de ne pas évoquer leur attribution d'intervention avec les
membres de l'équipe d'évaluation.
Randomisation
Les participants éligibles étaient randomisés
après avoir effectué les évaluations de
préinclusion et d'inclusion. La séquence de randomisation
était générée par ordinateur et
déterminée par permutation aléatoire de blocs de longueur
égale, avec des numéros fixes d'assignation de traitement, pour
équilibrer les inclusions dans les groupes d'intervention au fil du
temps. La randomisation a été appliquée avec des lettres
d'attribution de traitement placées dans des enveloppes opaques,
numérotées séquentiellement et scellées par le
statisticien.18
Analyse statistique
Les observations relatives à la puissance statistique ont
été rapportées
précédemment.18
Les calculs supposaient que 10 % des participants sortiraient de
l'étude au cours des 6 mois, et que 15 % des observants partiels
obtiendraient la moitié du bénéfice des pratiquants
totalement observants. Des participants supplémentaires ont
été assignés au groupe de 4 kcal/kg par semaine afin
d'augmenter la puissance pour détecter les bénéfices
inférieurs sur la capacité cardiorespiratoire prévus dans
ce groupe. La puissance statistique a été estimée de 85 %
à 99 % pour détecter des améliorations de la
capacité cardiorespiratoire de 7 % à 15 % à un seuil de
signification de 5 %, et de 97 % pour tester une tendance linéaire de
l'effet dose-réponse entre les différents niveaux
d'exercice.
Nous avons prévu des réductions de 5, 7 et 9 mm Hg dans la
pression artérielle systolique à 6 mois sur les 3 niveaux
d'exercice croissants et un ET de score de variation de 9 mm Hg. Nous avons
calculé une puissance statistique de 0,84 pour le groupe de 4 kcal/kg
de dépense énergétique par semaine, de 0,98 pour le
groupe de 8 kcal/kg, et de 0,99 pour le groupe de 12 kcal/kg, pour les
réductions significatives dans la pression artérielle systolique
comparé au groupe témoin. Le test de la tendance
dose-réponse significative sur les 3 groupes d'exercice avait une
puissance de 85 %.
La capacité cardiorespiratoire était définie par la
moyenne de 2 évaluations d'épreuves d'effort effectuées
à l'inclusion et à 6 mois. La reproductibilité des 2
épreuves (VO2 absolue) a été étudiée et
caractérisée par une corrélation intraclasse de 0,88 aux
évaluations d'inclusion et de suivi. Les pressions artérielles
systoliques et diastoliques moyennes étaient calculées en
utilisant toutes les mesures disponibles ( 3), la première valeur
mesurée étant rejetée. Les caractéristiques
descriptives initiales des groupes ont été classifiées en
moyennes (ET) ou en pourcentages, mais leurs différences n'ont pas
été analysées. Les données relatives aux nombres
moyens de pas ont été calculées par mois pour chaque
groupe. Les différences intergroupes ont été
examinées par analyse de covariance sans ajustement, et les
différences intragroupes ont été analysées par des
tests t.
Les différences dans les critères primaires et secondaires
entre les groupes de randomisation ont été testées par
analyse de variance, avec ajustement sur des covariables
sélectionnées prédéfinies. Pour les analyses de
variance statistiquement significatives (p < 0,05), toutes les comparaisons
appariées entre les groupes ont été testées en
utilisant l'ajustement de Tukey basé sur l'écart
studentisé. Les résultats sont présentés en
moyennes des moindres carrés ajustées, avec les intervalles de
confiance (IC). Nous avons défini la pression artérielle
systolique élevée comme étant de 140 mm Hg ou plus, et
calculé la prévalence de pression artérielle systolique
élevée dans chaque groupe de randomisation, à l'inclusion
et au suivi. Les différences intergroupes relatives à la
prévalence de pression artérielle élevée à
l'inclusion et au suivi ont été examinées à l'aide
de tests 2, et les différences intragroupes entre
l'inclusion et le suivi ont été analysées par un test de
McNemar.
Les analyses en sous-groupes ont comparé les effets
dose-réponse entre les groupes initialement prédéfinis,
avec une évaluation de la signification des interactions par
régression multiple. Nous avons effectué toutes les analyses en
intention de traiter; en cas de valeur manquante pour un critère, la
valeur initiale était utilisée (c'est-à-dire la
dernière observation rapportée). À des fins
exploratoires, tous les critères de capacité respiratoire ont
été analysés sur la seule base des données
disponibles, sans utiliser les valeurs initiales rapportées pour les
données de suivi manquantes. Il n'y avait de différence
substantielle dans aucun des résultats de ces critères
comparé aux analyses incluant les valeurs initiales rapportées;
en conséquence, seules les analyses primaires sont
présentées. Toutes les valeurs de p rapportées sont
bilatérales. Toutes les analyses ont été
effectuées avec le logiciel SAS version 9.0 (SAS Institute Inc, Cary,
Caroline du Nord).
RÉSULTATS
Sur les 464 participantes randomisées, 427 sont revenues pour
l'évaluation de suivi (92,0 %). Le retour pour le suivi variait de 86,5
% à 94,1 % dans les différents groupes
(Figure 1). Les 4 personnes
sorties de l'étude pour blessure étaient dans le groupe
d'exercice de 8 kcal/kg par semaine. Sur ces 4 blessures, 1 était
liée à un accident du travail grave empêchant l'exercice,
et les 3 autres étaient des affections préexistantes (douleur
lombaire chronique, arrachement ligamentaire au niveau du genou, et arthrite
du genou) exacerbées par la pratique d'exercice.
Comme résumé dans le
Tableau 1, l'âge moyen
(ET) de la population étudiée était de 57,3 (6,4) ans);
le niveau d'instruction moyen (ET) était de 14,0 (2,1) ans, et l'indice
de masse corporelle moyen (ET) de 31,8 (3,8). Environ 35 % de la population
étaient non caucasiens. Bien que la pression artérielle
systolique initiale moyenne (ET) ait été élevée
(139,8 [12,9]) dans notre échantillon, les taux initiaux de LDL
(low-density lipoprotein)-cholestérol, de HDL (high-density
lipoprotein), de triglycérides et de glycémie à jeun se
situaient dans les limites cliniquement acceptables. Malgré un quotient
respiratoire moyen (ET) de 1,13 (0,07) suggérant que le travail maximal
était obtenu pendant l'épreuve d'effort, les valeurs absolues et
relatives de VO2 étaient très basses, respectivement de 1,30
(0,25) L/min et 15,5 (2,8) mL/kg/min, documentant un groupe de très
faible aptitude à l'inclusion.
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Tableau 1.. Caractéristiques initiales des participants*
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Le Tableau 2 présente
les données relatives à l'entraînement physique excluant
la phase d'adaptation initiale, pour tous les participants ayant des
données de suivi, ce qui représente 6 mois de données
pour le groupe de 4 kcal/kg par semaine, les 5 derniers mois pour le groupe de
8 kcal/kg par semaine, et les 4 derniers mois pour le groupe de 12 kcal/kg par
semaine.
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Tableau 2.. Données descriptives d'entraînement pour les individus ayant
terminé l'intervention avec programme d'exercice*
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Figure 2.. Nombre moyen de pas quotidiens pendant les mois de l'étude
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Le groupe d'exercice de 4 kcal/kg de dépense
énergétique par semaine a effectué une moyenne (ET) de
72,2 (12,3) minutes par semaine sur 2,6 (0,3) séances; le groupe de 8
kcal/kg par semaine, 135,8 (19,5) minutes par semaine pendant 2,8 (0,4)
séances, et le groupe de 12 kcal/kg par semaine, 191,7 (33,7) minutes
par semaine pendant 3,1 (0,5) séances. Les METs moyens
dépensés pendant l'entraînement sur cycloergomètre
étaient similaires entre les groupes, d'environ 3,8. Pendant
l'entraînement sur tapis roulant, les METs moyens (ET) étaient de
3,1 (0,6) pour le groupe de 4 kcal/kg, de 3,3 (0,6) pour le groupe de 8
kcal/kg, et de 3,5 (0,8) pour le groupe de 12 kcal/kg.
L'observance à l'exercice des groupes de randomisation,
définie par le pourcentage de calories dépensées par
rapport aux dépenses de calories prescrites pour la période
complète d'intervention de 6 mois, variait d'un faible 89,0 % dans le
groupe de 8 kcal/kg à 94,6 % dans le groupe de 4 kcal/kg, lorsque tous
les participants étaient analysés. L'observance atteignait plus
de 97 % pour tous les groupes lorsque seules les femmes ayant achevé
l'étude étaient analysées. Les taux d'observance ne
différaient pas significativement entre les groupes d'intervention,
d'âge ou de race/ethnicité.
Comme décrit dans la Figure
2, tous les groupes de randomisation présentaient des
nombres de pas quotidiens moyens comparables à l'inclusion, se montant
à environ 5 000 (étendue, 4 741-5 039). Comparé à
l'inclusion, tous les groupes avaient un nombre moyen de pas quotidiens
supérieurs à 1 mois, avec une étendue de 5 291 à 5
377 pas pour les 3 groupes d'exercice et une valeur moyenne de 6 063 pour le
groupe témoin (p < 0,05 pour chaque groupe vs inclusion). En outre,
à 1 mois, le groupe témoin présentait un nombre
supérieur de pas quotidiens comparé aux 3 groupes d'exercice (p
< 0,05 pour chacun). Cependant, au 5ème et 6ème mois, il n'y
avait pas de différence statistiquement significative entre les 4
groupes. Pour les 3 groupes d'exercice, aucune différence
n'était observée dans le nombre moyen de pas quotidiens du 1er
au 6ème mois.
Le Tableau 3 présente
les critères d'évaluation primaire et secondaires après
l'intervention. Toutes les valeurs représentent des moyennes des
moindres carrés ajustées. Toutes les mesures ont
été ajustées sur la valeur initiale, l'âge et la
race/ethnicité. Les mesures de la capacité cardiorespiratoire
étaient ajustées sur le poids corporel initial et sur la
fréquence cardiaque maximale aux évaluations d'inclusion et de
suivi. Pour l'ensemble des 3 mesures de la capacité cardiorespiratoire,
chaque groupe de dose d'exercice présentait une valeur
significativement supérieure au groupe témoin au suivi (p <
0,001 pour chacun). En outre, la tendance linéaire entre les groupes
d'exercice était significative (p < 0,001) pour l'ensemble de ces 3
mesures. Il n'y avait pas de différence dans le poids ou le pourcentage
de graisse corporelle entre les groupes au suivi, mais le tour de taille
était significativement inférieur dans les 3 groupes d'exercice
comparés au groupe témoin (p < 0,05 pour chacun). Il n'y
avait de différence intergroupe dans aucun des facteurs de risque de
MCV à l'évaluation de suivi. L'apport énergétique
moyen (ET) au suivi était de 1 970 (791) pour le groupe témoin
et de 1 879 (727) pour le groupe de 4 kcal/kg de dépense
énergétique par semaine, 2 041 (937) pour le groupe de 8
kcal/kg, et 1 960 (803) pour le groupe de 12 kcal/kg, avec une valeur de p =
0,56 pour les différences intergroupes.
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Tableau 3.. Critères d'évaluation primaire et secondaires après
intervention*
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Le Tableau 4 présente
les variations dans les mesures de pression artérielle et dans
l'utilisation d'un traitement antihypertenseur. Dans une analyse
ajustée sur la valeur initiale, l'âge, la race/ethnicité,
la variation du poids corporel, et l'usage de traitement antihypertenseur,
l'analyse de variance était significative pour la pression
artérielle systolique (p = 0,03), mais la seule différence
intergroupe était trouvée dans la comparaison du groupe de 4
kcal/kg par semaine avec celui de 12 kcal/kg par semaine (p = 0,02). Aucun des
groupes d'exercice ne présentait de variation significative dans la
pression artérielle systolique comparé au groupe témoin.
La seule variation intragroupe significative (-3,3 mm Hg) dans la pression
artérielle a été observée dans le groupe de 12
kcal/kg par semaine (p = 0,003). Il n'y avait pas de différence
intergroupe significative dans la pression artérielle diastolique.
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Tableau 4.. Variation dans les variables de pression artérielle et dans
l'utilisation d'un traitement antihypertenseur*
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Les résultats étaient similaires lorsque la population
étudiée était limitée aux personnes n'ayant pas
changé de traitement antihypertenseur pendant l'étude et
à celles n'ayant pas utilisé de traitement antihypertenseur.
Bien qu'il n'y ait pas eu de différences intergroupes significatives
dans la prévalence de pression artérielle systolique de 140 mm
Hg ou plus à l'inclusion ou au suivi, tant dans le groupe témoin
(54,9 % vs 43,1 %, p = 0,05) que dans le groupe de 12 kcal/kg par semaine
(48,5 vs 36,9 %, p = 0,01), la prévalence au suivi était
significativement inférieure comparé à l'inclusion. Il
n'y avait pas de différence statistiquement significative (p = 0,07)
dans les variations de l'utilisation de traitement antihypertenseur entre les
groupes de randomisation.
La Figure 3 résume la
variation en pourcentage des moyennes de VO2 absolue, de
VO2 relative et de W max. Toutes les valeurs représentent
des moyennes des moindres carrés ajustées sur l'âge, la
race/ethnicité, le poids corporel, et la fréquence cardiaque
maximale. Comparé au groupe témoin, la valeur absolue de
VO2 augmentait de 4,2 % dans le groupe de 4 kcal/kg, de 6,0 % dans
celui de 8 kcal/kg, et de 8,2 % dans celui de 12 kcal/kg par semaine. La
variation en pourcentage était similaire entre les groupes pour la
VO2 relative: 4,7 % pour le groupe de 4 kcal/kg, 7,0 % pour le
groupe de 8 kcal/kg, et 8,5 % pour le groupe de 12 kcal/kg par semaine.
Comparé au groupe témoin, la puissance maximale
développée (en W max) avait augmenté de 7,6 % dans le
groupe de 4 kcal/kg, de 10,7 % dans le groupe de 8 kcal/kg, et de 12,9 % dans
le groupe de 12 kcal/kg par semaine. Les valeurs de p pour les comparaisons
appariées du groupe témoin avec chaque groupe d'exercice
étaient significatives (p < 0,001) pour toutes les mesures de
capacité cardiorespiratoire. Les tendances linéaires entre les
groupes d'exercices étaient significatives (p < 0,001) pour ces 3
mesures.
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Figure 3.. Variation en pourcentage des données de capacité
cardiorespiratoire pour chaque groupe étudié
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La Figure 4 décrit la
variation de la capacité cardio-respiratoire des différents
groupes d'exercice dans les sous-groupes d'âge, d'indice de masse
corporelle, de poids, de VO2 absolue initiale, de
race/ethnicité, et d'usage initial d'une hormonothérapie. Les
points des données représentent la variation des moyennes des
moindres carrés par sous-groupe et condition de traitement,
ajustées sur la VO2 absolue initiale, l'âge, la
race/ethnicité, le poids, et les fréquences cardiaques
maximales. Aucune des valeurs de p pour les interactions
traitement/sous-groupe n'était significative, suggérant que le
changement dans la capacité cardiorespiratoire des des
différents groupes d'exercice était similaire dans tous ces
sous-groupes.
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Figure 4.. Variation dans la consommation d'oxygène maximale absolue pour
chaque groupe d'exercice
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COMMENTAIRE
Le principal résultat de cette étude prospective,
randomisée, contrôlée, portant sur l'exercice chez des
femmes ménopausées, est une forte (p < 0,001) relation
dose-réponse entre la quantité d'exercice et la modification de
la capacité cardiorespiratoire. Si ce résultat semble logique,
peu de rapports d'études suffisamment puissantes, incluant une dose
d'exercice étroitement supervisée, ont évalué la
relation dose-réponse entre l'activité et la capacité
respiratoire. De nombreuses études cliniques randomisées
soutiennent que le cumul d'au moins 30 min/j d'activité physique
d'intensité modérée, sur au moins 5 jours de la semaine,
correspondant au groupe de 8 kcal/kg par semaine de notre étude, a un
effet bénéfique sur de nombreuses variables physiologiques et
cliniques.10,11
Les études observation-nelles en population générale
indiquent que cette même dose d'activité est associée
à une réduction du risque de diverses maladies chroniques, voire
à une augmentation potentielle de l'espérance de
vie.22-25
Le résultat sans doute le plus frappant de notre étude
résidait dans l'observation d'une amélioration significative de
la capacité cardiorespiratoire comparé au groupe témoin
sans exercice même à la faible dose de 4 kcal/kg par semaine
(environ 72 min/semaine). Le groupe pratiquant de l'exercice à 150 % de
la recommandation (12 kcal/kg par semaine) présentait une augmentation
proportionnellement supérieure de la capacité cardiorespiratoire
comparé au groupe de 8 kcal/kg par semaine. Ces améliorations
survenaient à une intensité d'entraînement
modérée (fréquence cardiaque à 50 % de la VO2 max)
et à une période de la vie où la capacité
cardiorespiratoire diminue de 1 % à 2 % par
an.17 Comme
démontré par le faible taux d'abandon et l'excellente observance
de tous les groupes d'exercices à la dépense calorique à
6 mois ciblée dans notre étude, les prescriptions d'exercice
utilisées dans l'étude DREW étaient bien
gérées par les participants.
En termes d'importance dans la santé publique, les études
continuent de montrer que la quasi-totalité de la population comprend
les bénéfices sur la santé associés à
l'activité physique ; cependant environ 1 adulte américain sur 5
rapporte une absence totale d'activité
physique.16,26,27
La raison majeure donnée pour l'absence d'engagement dans une pratique
d'exercice plus intense est le manque de
temps.28-30
Pendant de nombreuses années, l'idée de quantité
d'exercice nécessaire était principalement axée sur des
activités vigoureuses effectuées dans le cadre d'un
modèle d'entraînement. Cette vision a commencé à
évoluer au milieu des années 1990 avec l'élaboration des
recommandations de consensus du NIH et des autres rapports mentionnés
précédemment.10,11
La recommandation relative à la réalisation d'au moins 30
minutes par jour d'activité physique d'intensité
modérée, la plupart des jours de la semaine, a été
remise en question par de récents rapports, qui soulignent la
nécessité de pratiquer une activité physique pendant un
minimum de 60 minutes ou plus par jour pour prévenir la prise de poids
ou la reprise de poids après une perte
pondérale.31,32
Les données présentées dans notre étude
montrent que même 72 minutes d'activité physique
d'intensité modérée par semaine, cumulées sur
environ 3 jours, ont un effet significatif sur la capacité
cardiorespiratoire chez les femmes ménopausées
précédemment sédentaires. Cette donnée peut
être utile pour étayer les futures recommandations et doit
constituer un encouragement pour les adultes sédentaires qui ont du mal
à trouver le temps d'effectuer 150 minutes d'activité physique
par semaine, sans parler de 60 minutes par jour. Nous soulignons que nous ne
préconisons pas l'abaissement à moins de 150 minutes par semaine
de la recommandation de santé publique relative à
l'activité physique. Cependant, nos résultats devraient
être pris en considération, parallèlement à
d'autres nouvelles données sur la quantité d'exercice, lors de
la révision des recommandations publiques.
Les données sur le nombre moyen de pas quotidiens mesurés
tout au long de l'étude apportent une nouvelle perspective sur le
comportement en matière d'activité physique de personnes
précédemment sédentaires qui entament un programme
structuré d'exercices. Il a été suggéré que
certaines personnes soumises à une augmentation de leur pratique
d'exercices structurés la compensent en réduisant leur
activité hors entraînement, surtout si le programme d'exercice
prend beaucoup de temps. À l'inverse, il a été
supposé que l'initiation d'un programme d'exercice structuré
pouvait donner une impression d'énergie décuplée,
susceptible de résulter en une augmentation de l'activité hors
entraînement. Nous n'avons observé aucune de ces 2 situations,
puisqu'aucun des groupes d'exercice ne présentait de variation dans le
nombre moyen de pas quotidiens pendant les 6 mois d'entraînement; ceci
suggère qu'au moins dans le cadre d'une étude sur l'exercice
supervisé, il existe un lien minime entre la participation à un
programme d'exercice structuré et les niveaux d'activité
physique quotidienne hors entraînement.
Notre étude comportait une large proportion de participants non
caucasiens (essentiellement des Afro-Américains). La forme de la
relation dose-réponse comme l'ampleur du changement dans la
capacité cardiorespiratoire étaient similaires chez les
Caucasiens et les non-Caucasiens. Ceci suggère que pour un niveau
donné d'activité physique, il n'existe pas de différences
majeures dans la réponse cardiorespiratoire entre groupes
ethniques/raciaux. En outre, nous avons trouvé que la relation
dose-réponse entre l'activité et la capacité
cardiorespiratoire était similaire entre les sous-groupes d'âge,
de poids, d'aptitude initiale, et de traitement hormonal, ce qui
démontre également que l'activité physique
régulière présente des bénéfices similaires
dans une grande diversité d'individus.
Malgré les changements observés dans la capacité
cardiovasculaire, il n'y avait pas de variation substantielle dans de nombreux
facteurs de risque de MCV ni dans le poids corporel. Cependant, compte tenu
des taux initiaux cliniquement normaux de LDL-cholestérol, de
triglycérides et de glycémie à jeun, ainsi que du taux
élevé de HDL-cholestérol, l'absence d'observation de
modifications dans ces variables n'est pas surprenant. En outre, nous n'avons
observé aucun changement dans le poids ou le pourcentage de graisse
corporelle, ce qui était attendu dans la mesure où cette
étude ne portait pas sur la perte de poids, où il était
fréquemment répété aux participantes que
l'objectif n'était pas de perdre du poids, et où elles
étaient encouragées à maintenir leurs autres habitudes
entre l'inclusion et la fin de l'étude.
Cependant, nous avons observé une diminution dans les tours de
taille. Il est bien documenté qu'en l'absence d'intervention
diététique, la pratique d'exercice a une efficacité
limitée dans l'induction d'une perte pondérale substantielle. Le
fait que tous les participants des groupes d'exercice aient
présenté une réduction du tour de taille comparé
aux témoins, malgré l'absence de différence intergroupe
dans le poids, est cliniquement significatif. Ce résultat confirme
d'autres travaux suggérant que l'exercice est un moyen efficace pour
réduire le tour de taille, même sans perte de poids
substantielle.33
La réduction du tour de taille a une importance clinique
particulière compte tenu des risques majorés
d'insulinorésistance, de diabète, de syndrome métabolique
et de mortalité, associés à l'obésité
abdominale.34-36
L'absence de variations graduelles de la pression artérielle
systolique dans les différents groupes d'exercice est inattendue, mais
s'accorde avec les résultats d'autres grandes études sur
l'exercice et la pression artérielle qui ont rapporté un
bénéfice minimal de la pratique d'exercice sur la pression
artérielle
systolique.37,38
Dans un récent rapport sur une population d'étude similaire,
Stewart et coll38 ont rapporté que chez des hommes et des femmes (n =
104) de 55 à 75 ans avec une pression artérielle
élevée non traitée, 6 mois d'exercice supervisé ne
réduisaient pas la pression artérielle systolique. Stewart et
coll ont observé une réduction de 5,3 mm Hg de la pression
artérielle systolique dans le groupe d'exercice, mais, comme dans notre
étude, ils ont également rapporté une réduction de
la pression artérielle systolique dans le groupe témoin (-4,5 mm
Hg), ce qui a probablement empêché la détection de toute
différence intergroupe significative. La diminution de -3,3 mm Hg de la
pression artérielle systolique dans le groupe de 12 kcal/kg par semaine
de notre étude est d'ampleur similaire à la variation de la
pression artérielle systolique associée à l'exercice
rapportée dans les méta-analyses de Cornelissen et Fagard39
(-3,0 mm Hg) et de Whelton et coll40 (-3,8 mm Hg). Plusieurs raisons peuvent
expliquer le fait que la pratique d'exercice n'ait pas induit
d'amélioration significative de la pression artérielle dans
cette population. L'intensité de l'exercice peut avoir
été trop faible, et l'entraînement à une
intensité supérieure peut avoir généré une
réponse plus forte de la pression artérielle. L'absence de perte
pondérale substantielle associée à la pratique d'exercice
peut avoir affaibli les bénéfices pour la pression
artérielle. Le vieillissement est associé à une
réduction de l'élasticité artérielle et à
une augmentation subséquente de la pression artérielle
systolique, susceptible de ne pas être réversible à court
terme par la seule pratique
d'exercice.41
Ces résultats ne doivent pas modérer l'empressement à
recommander l'activité physique aux individus ayant une pression
artérielle élevée. Nous avons précédemment
rapporté que l'obtention d'une capacité cardiorespiratoire de
niveau moyen était associée à un risque inférieur
de mortalités cardiovasculaire et toutes causes confondues, tant chez
les individus avec une pression artérielle élevée que
chez ceux avec un diagnostic
d'hypertension.42
Points forts et limites
Parmi les points forts de l'étude DREW figure le fait qu'il s'agit
d'une étude d'efficacité, utilisant une dose d'exercice
étroitement surveillée effectuée en laboratoire, incluant
un contrôle étendu de la dépense énergétique
liée à l'exercice, de la fréquence cardiaque, et du
nombre de pas mesurés en dehors de l'exercice structuré
prescrit. À la suite de l'efficacité de la réponse
à la dose d'exercice démontrée dans l'étude DREW,
il sera possible de mener des études d'efficacité pour
évaluer l'étendue potentielle de l'extrapolation de ces
résultats. À notre connaissance, l'étude DREW est la plus
grande étude d'efficacité monocentrique contrôlée
sur l'effet dose-réponse de l'exercice menée chez les femmes. En
outre, les participantes ont présenté une excellente observance
à l'exercice et un faible taux d'abandon. La surveillance du nombre de
pas quotidiens pendant la période entière de 6 mois a
montré que l'activité physique extérieure au programme
est restée constante tout au long de l'étude dans tous les
groupes d'exercice, garantissant ainsi que les différences intergroupes
observées étaient bien dues à la dose d'exercice
prescrite. En outre, ces doses d'exercice, intensité comprise, sont
facilement réalisables et gérables par les femmes
sédentaires; ceci comporte des implications majeures en matière
de santé publique pour la définition des futures recommandations
relatives à l'activité physique.
L'étude DREW comporte des limites du fait que son échantillon
est restreint aux femmes ménopausées sédentaires, en
surpoids ou obèses, à risque modérément
élevé de MCV. En conséquence, nous ne savons pas si ces
résultats s'appliqueront aux autres femmes ou aux hommes. Cependant,
l'échantillon étudié est un groupe susceptible de tirer
profit de la pratique d'exercice et représente une proportion assez
considérable, probablement une majorité, de femmes
américaines situées dans la tranche d'âge de 45 à
75 ans. L'objectif de l'étude DREW était essentiellement
d'évaluer l'effet dose-réponse à l'exercice; elle a
été menée dans des circonstances quasi idéales,
avec des femmes relativement motivées, du personnel bien
entraîné, des efforts importants pour garantir l'observance, et
une structure d'entraînement bien équipée. Toutes les
épreuves d'effort maximales ont été effectuées sur
un cycloergomètre, afin de réduire la charge de travail
associée à l'évaluation, de diminuer le risque de chute
pendant l'évaluation, et d'améliorer la qualité des
mesures de pression artérielle à l'exercice. Les observations de
précédentes études conjuguées à notre
propre expérience suggèrent que les épreuves sur
cycloergomètre sont mieux tolérées que celles sur tapis
roulant par les personnes non entraînées. Cependant, la plus
grande partie des données de la littérature sur l'exercice et la
VO2 max, tant dans les études d'observation que d'intervention,
rapporte des données sur la capacité cardiorespiratoire
évaluée par des épreuves sur tapis roulant, ce qui
complique leur comparaison avec les données DREW. Les hommes et les
femmes non initiés au pédalage tendent à présenter
des VO2 max inférieures sur cycloergomètre vs tapis
roulant.43,44
CONCLUSIONS
Dans cette étude de femmes ménopausées
précédemment sédentaires, en surpoids ou obèses,
une dose-réponse graduelle était observée dans la
variation de la capacité cardiorespiratoire aux différents
niveaux d'exercice. L'effet dose-réponse de l'entraînement
était similaire entre les sous-groupes définis par l'âge,
le poids, la capacité cardiorespiratoire initiale, et
l'ethnicité.
Informations sur les auteurs
Corespondance: Timothy S. Church, MD, MPH, PhD, Pennington Biomedical
Research Center, Louisiana State University System, 6400 Perkins Rd, Baton
Rouge, LA 70808-4124
(tim.church{at}pbrc.edu).
Contributions des auteurs: Le Dr Church a eu un accès complet
à toutes les données de l'étude et accepte la
responsabilité de l'intégrité des données et de
l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude: Church, Earnest,
Skinner, Blair.
Recueil des données: Church, Earnest.
Analyse et interprétation des données: Church,
Blair.
Rédaction du manuscrit: Church, Earnest, Blair.
Revue critique du manuscrit: Church, Earnest, Skinner, Blair.
Analyse statistique: Church.
Obtention du financement: Skinner, Blair.
Aide administrative, technique et matérielle: Earnest,
Blair.
Supervision de l'étude: Church, Blair.
Liens financiers: Le Dr Church déclare avoir reçu des
honoraires pour des conférences de groupes scientifiques, de formation
et communautaires, avoir été consultant pour Trestle Tree Inc et
avoir un livre en cours de publication pour lequel il recevra des royalties.
Le Dr Blair déclare avoir reçu des royalties pour un livre de
Human Kinetics et des honoraires du Medical Advisory Boards pour Matria Health
Care, des Magellan Health Services, et de Jenny Craig ainsi que des honoraires
pour des conférences de groupes scientifiques, de formation et
communautaires. Le Dr Blair déclare aussi qu'il a été
payé comme conférencier par l'Université of North Texas.
Il donne ces honoraires à la Fondation de l'Université of South
Carolina Educational Foundation ou à d'autres groupes à but non
lucratif et il déclare que durant les 5 dernières années
il a reçu une bourse de recherche de Jenny Craig. Le Dr Earnest
déclare avoir reçu des honoraires des conférences de
groupes scientifiques, de formation et communautaires. Le Dr Skinner
déclare avoir reçu des honoraires pour des conférences de
groupes scientifiques, de formation et communautaires.
Financement/Soutien: Ce travail a été soutenu par une
bourse de recherché HL66262 du National Institutes of Health. Nous
remercions aussi Life Fitness pour nous avoir procuré
l'équipement nécessaire à l'entraînement.
Rôle du sponsor: Le sponsor ayant financé
l'étude n'a joué aucun rôle dans le schéma, le
développement du protocole ou dans la conduite de l'essai, le recueil
des données, l'analyse des données ou dans la préparation
du manuscrit.
Remerciements: Ce travail a été réalisé
au Cooper Institute et nous félicitions particulièrement le
personnel est pour son travail. Nous remercions le Conseil Scientifique du
Cooper Institute et les participants de DREW.
Affiliations des auteurs: Pennington Biomedical Research Center,
Louisiana State University System, Baton Rouge; Department of Kinesiology,
Indiana University, Bloomington; Arnold School of Public Health, University of
South Carolina, Columbia.
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graded exercise test protocols in healthy women. Am Heart
J. 1982;103:363
-373.
PUBMED
ARTICLE EN RAPPORT
Relation dose-réponse entre l'activité et la condition physique: Même un peu, c'est bien, mais plus c'est mieux
I-Min Lee
JAMA. 2007;297:2137-2139.
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