Ce message apparaît peut-être en raison d'une inadaptation de votre moteur de recherché aux références internet requises. Comprenez la raison de l'apparition de ce message et ce que vous pouvez faire pour mieux connaître le site.


Recherche avancée

Institution: STANFORD Univ Med Center  | Mon compte | s'inscrire


  Vol. 299 No. 2, 9/16 janvier 2008 TABLE OF CONTENTS
  Couverture
 Cet Article
 •PDF
 •Sauvegarder dans Citation Manager
 •Permissions
 Contenu en rapport
 •Articles similaires dans ce journal

Thomas Lawrence (1769-1830)

Jean Gavaudan, MD

Thomas Lawrence (13 avril 1769 à Bristol-7 janvier 1830) est né à Bristol sur la mer d'Irlande en 1769, trois jours après la mort du grand peintre et graveur italien, Canaletto.


Figure 1
Voir une version plus large (269K):
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  

Si ce dernier avait été catalogué paysagiste vénitien, Thomas Lawrence allait être classé portraitiste. Ce qui les réunit ? La finesse de leur peinture et la profusion des détails, mais alors que Canaletto nous donne un aperçu des paysages de son temps, Lawrence nous rendra l'âme des personnalités de son siècle.

En 1787, alors que gronde en France un certain mécontentement et que le Roi Louis forge et lime des clés et serrures, l'Angleterre vit au rythme des scandales de John Wilkes. En mai, à la suite de son emprisonnement, a lieu le Massacre du Champs de Saint-Georges (7 morts, 15 blessés). John Wilkes, plusieurs fois élu aux Communes, était chaque fois invalidé par la majorité acquise au roi. Il avait ainsi posé sa candidature dans onze circonscriptions ; des meetings se tenaient en sa faveur. Des pamphlets violents étaient écrits contre le roi, les Lettres de Junius. Emeutes et grèves se produisent durant le printemps et l'été, le pain est cher, les salaires sont bas.

Un climat de révolte secoue l'Europe.

C'est dans cette ambiance, que le jeune Lawrence se rend à Londres en 1787. Il y est reçu par Joshua Reynolds, alors le premier président de la Royal Academy, créée en 1768. Lawrence y entre comme étudiant. Il remplacera J. Reynolds à la tête de cette institution en 1820, devenant ainsi le peintre officiel de la cour anglaise.

Thomas Lawrence se situe dans la grande veine des peintres anglais, Gainsborough, Reynolds. Ce sont de grands portraitistes, reproduisant fidèlement le caractère des personnages avec de nombreux détails. La peinture est d'une grande finesse. Leurs portraits ont fait l'admiration de leurs contemporains, et cette admiration est facilement compréhensible quand on voit l'habileté, la noblesse, le dynamisme, la puissance des tableaux de Lawrence, le tout baignant dans une délicate et chaude harmonie.

Lawrence a peint bien entendu d'autres sujets, surtout d'ailleurs par lassitude d'être constamment classé comme portraitiste. Son tableau Satan et Belzébuth est parmi ses tentatives les plus osées pour sortir de cette classification.

Mais, c'est réellement dans le portrait qu'il a excellé.

Il est d'ailleurs cocasse de constater que s'il a peint de nombreux portraits de Caroline de Brunswick, dont il aurait été l'amant, celle-ci devint la future princesse de Galles. Lawrence peignit son époux, George Frédéric Auguste, futur roi de Grande-Bretagne, sous le nom de George IV. Il aura donc peint les deux époux tout en partageant épisodiquement le lit d'un de ses modèles. Caroline avait un mois de moins que Thomas Lawrence.

Leur liaison n'empêcha d'ailleurs pas Lawrence d'être nommé peintre de la Cour, (avant l'arrivée de George sur le trône d'Angleterre), puis de devenir plus tard le président de la Royal Academy jusqu'à sa mort en 1830.

Il est probable que Thomas Lawrence ne fut d'ailleurs pas le seul amant de Caroline de Brunswick, car, peu après la célébration du mariage, les deux époux s'étaient séparés d'un commun accord. Après la séparation, la conduite de Caroline donna encore plus lieu aux médisances et commentaires voire à des débats scandaleux.

George IV, en tant que Prince de Galles, mena lui-aussi une vie de luxe et de débauche. Si la liste de ses maîtresses fut longue, il finit par épouser Marie Anne Fitzherbert, une catholique romaine. Leur union, bien que connue, resta officiellement secrète, mais devant l'insistance de son père, George III, et pour des raisons bassement financières, le futur George IV acceptait enfin d'épouser Caroline. On sait ce qu'il advint.

Leur mariage permit néanmoins la naissance d'une fille, Charlotte Augusta de Galles, qui allait épouser le futur roi des Belges, Léopold 1er.

Deux fois son mari lui intenta une accusation publique d'adultère (1806 et 1820) et, en montant sur le trône, en 1820, il ne permit point qu'elle partageât son titre ni qu'elle assistât au couronnement qui eut lieu l'année suivante.

Elle mourut peu après ce dernier affront en 1821.

L'histoire a tendance à se répéter dans la famille royale anglaise.

Mais, Lawrence poursuivit sa carrière, peu sensible au tumulte crée par Caroline de Brunswick. Il restait sensible au fait que le Prince de Galles aimait le luxe et les arts.

En 1811, George devenait officiellement Régent d'Angleterre.

En 1815, Thomas Lawrence devenait Sir Thomas Lawrence.

En 1816, Lawrence dans son portrait du prince de Galles, régent du Royaume-Uni, mettait en valeur la diplomatie anglaise et la force de celle-ci. Portrait officiel un peu lourd, aux symboles politiques chargés, Lawrence y représente George la main sur une table offerte par Louis XVIII et une lettre du Pape VII. L'Angleterre règne, organise la diplomatie européenne et le fait savoir par ce tableau. George IV finit par l'offrir au Pape Pie VII.

George IV finira alcoolique, atteint de goutte, sénile et probablement, comme son père, atteint de porphyrie.

En 1818, Lawrence se rend à Aix-la-Chapelle pour peindre les souverains et diplomates qui y sont réunis pour le troisième congrès. Durant ce congrès, la Sainte-Alliance abrégeait le temps de l'occupation de la France. La Sainte-Alliance, formée le 26 septembre 1815 par les quatre monarchies européennes victorieuses de la France révolutionnaire, afin de maintenir la paix en Europe dans un premier temps, puis de se protéger mutuellement d'éventuelles révolutions, y admettait la France en 1818.

Lawrence part alors visiter Vienne et Rome. Il y est reçu par la noblesse européenne et des marques de distinctions. Sa réputation l'a précédé, sa visite la confirme.

A son retour, Thomas Lawrence connaît la consécration avec sa nomination au titre de président de la Royal Academy. Il succède à Joshua Reynold, Benjamin West et James Wyatt, il le restera jusqu'à sa mort en 1830.

Lui le peintre de la monarchie anglaise ne verra pas le retour précipité en Angleterre des Bourbons et l'arrivée sur le trône de France du « roi des Français », Louis-Philippe. Un siècle d'histoire et de bouleversements européens avait passé, le siècle reprenait sa marche.







Accueil | Numéro Actuel | Numéros Précédents | Page du Patient | Le JAMA-français
Conditions d'utilisation | Politique de confidentialité | Contactez-nous (Anglais)
 
Copyright© 2008 American Medical Association. Tous Droits Réservés.