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  Vol. 298 No. 20, 28 novembre 2007 TABLE OF CONTENTS
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Richard Parkes Bonington (1802 -1828)

Jean Gavaudan, MD

Peintre anglais, Bonington a vécu une grande partie de sa courte vie en France, suivant les migrations professionnelles de son père. D'abord Calais, où Louis Francia fut son premier professeur, puis Paris où il rencontra Delacroix, étudia avec Gros et exposa pour la première fois au salon en 1822.


Figure 1
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Initié par son père à la peinture, Bonington restera avec son illustre compatriote, John Constable, comme le peintre du romantisme anglais.

Mais il existe une certaine ironie dans sa vie d'élève-peintre, car s'il fut initié par son père, c'est un peintre français, Louis Francia qui allait lui donner les bases de l'aquarelle. Francia, selon la légende du peintre, aurait aperçu le jeune garçon en train d'esquisser des paysages et aurait noté un talent prometteur dans le coup de crayon du jeune Bonington.

Ironiquement, Louis Francia venait de passer 10 ans en Angleterre et avait appris les derniers progrès de la technique aquarelliste avec des peintres tels que Thomas Girtin, John Varley et Peter DeWint. Il allait former à l'aquarelle ce jeune surdoué qu'était Bonington. Chacun s'étant jusqu'alors croisé sans jamais se rencontrer.

Bonington avait déjà fait preuve d'un talent précoce dans ce domaine de travail et de maîtrise qu'est la peinture puisqu'à 11 ans, il exposait déjà à la Liverpool Academy.

Ayant maîtrisé ce genre qu'est l'aquarelle, Bonington partait avec son père pour Paris et perfectionnait son talent à l'Ecole des Beaux-Arts. Puis, sur l'insistance de James Roberts Jr, entrait dans l'atelier du Baron Antoine-Jean Gros. Cette période fut féconde pour le jeune peintre.

Le voilà en train de parcourir et de peindre avec excellence les banlieues et alentours de Paris au cours de pérégrinations et de rêveries que n'aurait pas reniées Rousseau.

Il illustre le livre de Baron Taylor : « Voyages pittoresques dans l'ancienne France » avec grâce et légèreté. Nous sommes en 1822-23. C'est la Restauration. Les Bourbons sont revenus, ils ne vont pas tarder à partir, définitivement cette fois.

En 1823, Francia le rejoint à Paris, et tous deux travaillent sur l'oeuvre personnelle de Bonington : « Restes et Fragments ».

En 1824, Bonington reçoit la médaille d'or du Salon en même temps que Constable et Fielding. Le voilà connu et les commandes affluent.

Il part ensuite en Suisse et Italie, revient en France, repart à Londres en 1827. Il voyage et peint, laissant des témoignages instantanés de ce qu'il voit.

En 1828, il revient à Paris, tousse, se sent épuisé. Les premiers symptômes d'une tuberculose foudroyante se manifestent.

Ses parents l'emmènent à Londres pour le faire traiter. Mais à l'époque de Bonington, le traitement de la tuberculose est plus que limité. Bonington n'a pas le temps de commencer un traitement, il meurt deux semaines après son arrivée à Londres à l'âge de 26 ans.

Bonington a peint les paysages avec cette touche du Werther de Goethe, avec ses couleurs et cette fougue d'un Delacroix et avec cette sombre vision du monde d'un Géricault. Delacroix pensait que la peinture de Bonington était un joyau. L'harmonie des couleurs, la tranquille assurance de sa peinture ont fait de ce peintre, le maître de l'aquarelle du 19ème siècle.

C'est la raison pour laquelle on ne peut comprendre que certaines encyclopédies ou livres dits de référence l'aient oublié dans l'anthologie du romantisme anglais.

Il n'eut certes pas le génie à la fois sublime, appliqué et débridé d'un Constable, mais la marque de Bonington est majeure et on ne peut nier qu'il ait influencé durablement des peintres comme Delacroix avec lequel il se liera d'amitié et Géricault. On peut aujourd'hui considérer que Bonington fut le peintre qui révéla l'école anglaise d'aquarelle à l'Europe continentale.

Delacroix écrivit à son sujet: « personne dans cette école moderne, et peut-être même avant, n'a possédé cette légèreté du toucher qui, en particulier dans l'aquarelle, fait du travail un type de diamant qui flatte et ravit l'oeil, indépendamment de tout sujet ou imitation. »

Delacroix lui dit un jour : « vous êtes un roi dans votre domaine... ».

Bel hommage du fougueux peintre français au jeune artiste anglais.







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