Contexte De nombreuses études essayent d'explorer les
différences de risque entre les hommes et les femmes, et ceci
représente une question majeure dans littérature croissante sur
les associations entre les variants génétiques et des maladies
ou phénotypes communs.
Objectif Evaluer si les différences sexuelles hautement
revendiquées pour les effets génétiques ont suffisamment
de validité interne et externe.
Sources des données Nous avons cherché dans PubMed
jusqu'au 6 juillet 2007 les études d'association
génétique revendiquant des différences entre les sexes
dans le titre des études. Les titres et résumés et, si
nécessaire, le texte complet de l'article, étaient
évalués pour éligibilité.
Sélection des études Deux cent quinze articles ont
été trouvés lors de la recherché. Nous avons
considéré comme éligibles toutes les études
retrouvées sur les associations qui revendiquaient des effets
génétiques différents en fonction des sexes pour 1
variant génétique ou plus concernant tout type de pathologie
humaine ou de phénotype. Nous avons considéré à la
fois les marqueurs bi-alléliques ou multi-alléliques (incluant
les haplotypes) et à la fois les phénotypes binaires ou continus
ainsi que les traits. Nous avons exclu les études de langue non
anglaise, celles ayant évalué un seul sexe, celles dans
lesquelles le sexe était traité seulement comme un facteur
prédictif indépendant de maladie, les études qui ne
traitaient pas toutes les associations pour le variant génétique
exploré pour une maladie ou un trait, celles n'impliquant pas l'homme
et les études dans lesquelles les auteurs ne revendiquaient pas de
différence entre les sexes.
Extraction des données Deux évaluateurs recueillaient
de façon indépendante les données et un troisième
évaluateur arbitrait les désaccords. L'évaluation des
données incluait le fait de savoir si les analyses avaient clairement
exprimé leur caractère d'analyse a priori, si les effets du sexe
étaient évalués dans toute l'étude ou pour des
sous-groupes seulement et si la revendication était bien
documentée, insuffisamment documentée ou fausse. Pour les deux
premiers cas, nous avons réalisé des calculs pour l'interaction
gènesexe chaque fois que des données brutes étaient
disponibles. Enfin, nous avons comparé les revendications de
différence entre les sexes avec la meilleure validité interne
contre les résultats des autres études ayant traité de la
même interaction.
Résultats Nous avons trouvé 432 revendications de
différence entre les sexes dans 77 articles éligibles. Les
auteurs affirmaient que les comparaisons entre sexe avaient été
décidées a priori pour 286 revendications (66.2%), tandis que
tout l'échantillon avait été utilisé pour 210
(48.6%) revendications. Une documentation adaptée de l'interaction
gène-sexe a été enregistrée pour 55 revendications
(12.7%); la documentation était insuffisante pour 303 revendications et
mauvaise pour 74 autres. Des données pour réanalyser les
revendications étaient disponibles pour 188 comparaisons. Parmi
celles-ci, 83 (44.1%) étaient statistiquement significatives pour un
seuil de P=0.05, et plus de la moitié d'entre elles (n=44) avaient des
valeurs de P modestes entre 0.01 et 0.05. Parmi les 60 revendications qui,
semble-t-il, avaient la meilleure validité interne, une seule
était constamment reproduite dans au moins deux autres
études.
Conclusion Dans cet échantillon de revendications majeures
indiquant qu'il existe une différence entre les sexes pour les
associations génétiques, la plupart des revendications
étaient insuffisamment documentées ou fausses et les
revendications ayant une bonne documentation interne et une bonne
validité externe étaient peu fréquentes.
JAMA.2007
;298(8):880
-893
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