Contexte Le coro-scanner (CTCA) est devenu un test diagnostique
commun, mais il existe peu de données sur son association avec le
risque de cancer. Le récent rapport BEIR (Biological Effects of
Ionizing Radiation VII Phase 2) fournit un cadre à partir d'une
étude sur le coro-scanner pour évaluer le risque attribuable sur
une vie (LAR) de l'incidence du cancer associé à une exposition
aux radiations, en utilisant les données disponibles les plus
récentes sur les effets des radiations sur la santé.
Objectifs Déterminer le LAR de l'incidence du cancer
associé à une exposition aux radiations lors d'une étude
avec un coro-scanner à 64 barrettes et évaluer l'influence de
l'âge, du sexe et du protocole du scanner sur le risque de cancer.
Schéma, environnement et patients Les doses par organe
délivrée par un CTCA à 64 barrettes à des patients
fantômes standardisés (modèle statistique) de sexe
masculin et féminin étaient évaluées à
l'aide de méthodes de simulation de Monte-Carlo, en utilisant des
protocoles de CT standard spiralé. Les LAR spécifiques par
âge et sexe pour les cancers individuels étaient
évalués à l'aide de l'approche de BEIR VII et
additionnés pour obtenir les LAR du corps total.
Principaux critères de jugement Incidence des LAR de
l'incidence des cancers du corps total et par organe.
Résultats Les doses par organe allaient de 42 à 91 mSv
pour les poumons et de 50 à 80 mSv pour les seins chez les femmes. Les
estimations de risque de cancer sur une vie pour les scanners cardiaques
allaient de 1 sur 143 pour une femme de 20 ans à 1 sur 3261 pour un
homme de 80 ans. L'utilisation d'un ECTCM (simulated electrocardiographically
controlled tube current modulation) diminuait des estimations du risque
à 1 sur 219 et à 1 sur 5017, respectivement. Les risques
estimés de cancer en utilisant un ECTCM chez une femme de 60 ans et
chez un homme de 60 ans étaient de 1 sur 715 et de 1 sur 1911,
respectivement. Un scanner combiné sur coeur et de l'aorte comportait
des LAR plus élevés, jusqu'à 1 sur 114 pour une femme de
20 ans. Les LAR par organe les plus élevés se situaient au
niveau des cancers du poumon et chez les femmes plus jeunes, au niveau des
cancers du sein.
Conclusions Ces estimations dérivaient de modèles de
simulation et suggèrent que l'utilisation de CTCA 0 64 barrettes est
associée à un LAR non négligeable de cancer. Ce risque
varie de façon marquée et est plus important chez les femmes,
les patients plus jeunes et pour les scanners combinés cardiaques et
aortiques.
JAMA.
2007;298(3):317-323