|
|
DÉPISTAGE GÉNÉTIQUE DANS UNE COHORTE ETHNIQUEMENT DIVERSIFIÉE DE FEMMES À RISQUE ÉLEVÉANALYSE COMPARATIVE DES MUTATIONS BRCA1 ET BRCA2 AU SEIN DE FAMILLES AMÉRICAINES D'ASCENDANCE EUROPÉENNE ET AFRICAINE
Rita Nanda, MD;
L. Philip Schumm, MA;
Shelly Cummings, MS;
James D. Fackenthal, PhD;
Lise Sveen, MS;
Foluso Ademuyiwa, MD, MPH;
Melody Cobleigh, MD;
Laura Esserman, MD, MBA;
Noralane M. Lindor, MD;
Susan L. Neuhausen, PhD;
Olufunmilayo I. Olopade, MD
RÉSUMÉ
| |
Contexte Dix ans après que BRCA1 et BRCA2 aient
été identifiés pour la première fois comme
gènes de susceptibilité majeurs du cancer du sein, le spectre
des mutations et des facteurs modifiants du risque au sein de nombreuses
minorités ethniques reste mal défini.
Objectifs Définir les facteurs prédictifs cliniques,
le spectre et la fréquence des mutations BRCA1 et BRCA2 au sein d'une
population ethniquement diversifiée à haut risque clinique et
évaluer la performance d'un modèle statistique BRCAPRO pour
prédire la probabilité d'une mutation.
Schéma, environnement et participants Analyse comparative de
familles (blancs, juifs ashkénazes, afro-américains,
latino-américains, asiatiques) ayant deux cas ou plus de cancer du sein
et/ou un cancer de l'ovaire chez des parents de premier ou deuxième
degré. Les familles étaient identifiées dans des centres
aux Etats-Unis entre février 1992 et mai 2003; dans chaque famille, la
personne ayant la probabilité la plus élevée d'être
porteur d'une mutation était évaluée.
Principaux critères de jugement Fréquence des
mutations BRCA1 et BRCA2 et aire sous la courbe (ROC) pour le modèle
BRCAPRO.
Résultats Le spectre de la mutation était
extrêmement différent entre les familles d'ascendance africaine
et européenne. Par rapport aux non latino-américains, aux blancs
non juifs, les afro-américains avaient un taux plus faible de mutations
négatives de BRCA1 et BRCA2 mais un taux plus élevé de
variations séquentielles (27,9 % vs 46,2 % et 44,2 %
vs 11,5 %; p < 0,001 pour la comparaison globale). Les
mutations négatives de BRCA1 et BRCA2 étaient plus
élevées chez les familles de juifs ashkénazes (69,0 %).
Un âge plus précoce au moment du diagnostic de cancer du sein et
le nombre de parents de premier et de deuxième degré ayant un
cancer du sein ou de l'ovaire étaient significativement associés
à une augmentation de la probabilité de porter une mutation de
BRCA1 ou BRCA2. En discriminant entre les porteurs de la mutation, BRCAPRO
était performant aussi bien chez les afro-américains que chez
les blancs et les juifs, avec une aire sous la courbe de 0,77 (intervalle de
confiance à 95 %, 0,61-0,88) chez les afro-américains et de 0,70
(IC 95 %, 0,60-0,79) chez les blancs et les juifs combinés.
Conclusions Ces données sont en faveur de l'utilisation de
BRCAPRO et d'un dépistage génétique des mutations BRCA1et
BRCA2 dans la prise en charge des familles à risque élevé
afro-américaines. Indépendamment de l'ascendance, un âge
précoce au moment du diagnostic et des antécédents de
cancer du sein et de l'ovaire sont les facteurs prédictifs les plus
puissants du statut de mutation et devraient être utilisés pour
guider la prise de décision clinique.
JAMA. 2005;294:1925-1933.
|