Contexte Les données antérieures sont en faveur d'une
association entre les polymorphismes des récepteurs bêta-1 et
bêta-2-adrénergiques (ADRB1 et ADRB2) et les critères
substitutifs de réponse au traitement par les bêtabloquants.
Toutefois, aucune association entre ces polymorphismes et la mortalité
n'a été démontrée.
Objectif Evaluer l'effet des génotypes ADRB1 Arg389Gly (1165
CG), Ser49Gly (145 AG) et ADRB2 Gly16Arg (46 GA), Gln27Glu (79 CG) sur la
survie des patients ayant reçu une prescription de bêtabloquants
à leur sortie de l'hôpital après un syndrome coronaire
aigu (ACS).
Schéma, environnement et patients Etude prospective de
cohorte chez 735 patients ayant un ACS admis dans deux centres médicaux
de Kansas City, Missouri, entre mars 2001 et octobre 2002; 597 patients
étaient sortis sous bêtabloquants.
Principal critère de jugement Délai ajusté sur
une multivariance avant la survenue d'une mortalité à 3 ans de
toutes causes.
Résultats Il y a eu 84 décès au cours du suivi.
Il existait une association significative entre le génotype ADRB2 et la
mortalité à 3 ans chez les patients recevant un traitement
bêtabloquant. Pour le polymorphisme 79 CG, les taux de mortalité
à 3 ans selon les courbes de Kaplan-Meier étaient respectivement
de 16 % (35 décès), 11 % (27 décès) et 6 % (4
décès) pour les génotypes CC, CG et GG (p =
0,03; risques relatifs ajustés [AHR], 0,51 [intervalle de confiance
à 95 % {IC}, 0,30-0,87] pour CG vs CC et 0,24 (IC 95 %,
0,09-0,68) pour GG vs CC, p = 0.004). Pour le polymorphisme
ADRB2 46 GA, les estimations à 3 ans de Kaplan-Meier étaient
respectivement de 10 % (17 décès), 10 % (28 décès)
et 20 % (20 décès) pour les génotypes GG, GA et AA,
(p = 0.005; AHR, 0,48 [IC 95 %, 0,27-0,86] pour GA vs AA et
0,44 [IC 95 %, 0,22-0,85] pour GG vs AA, p = 0,02). Aucune
différence dans la mortalité entre les génotypes n'a
été retrouvée chez les patients n'étant pas sortis
sous bêtabloquants pour les polymorphismes 79 CG ou 46 GA (p =
0,98 et p = 0,49 respectivement). Le diplotype ADRB2 et les
génotypes composés étaient prédictifs de la survie
des patients traités par bêtabloquants (p = 0,04 et
p = 0,002; AHR, 5,36 [IC 95 %, 1,83-15,69] et 2,41 [IC 95 %,
0,86-6,74] pour les homozygotes 46 A et hétérozygotes
mélangés vs les homozygotes 79 G, respectivement). Aucune
association des variants ADRB1 à la mortalité n'a
été observée que ce soit dans les groupes
bêtabloquants ou non.
Conclusions Les patients recevant un bêtabloquant après
un syndrome coronaire aigu ont une survie différente selon les
génotypes ADRB2. D'autres évaluations des
bénéfices des bêtabloquants dans les groupes
génotypiques à haut risque seront nécessaires.
JAMA. 2005;294:1526-1533.