|
|
Durée du traitement anticoagulant après thromboembolie veineuseMéta-analyse
David Ost, MD;
Josh Tepper, MD;
Hanako Mihara, MD, MPH;
Owen Lander, MD;
Raphael Heinzer, MD;
Alan Fein, MD
Affiliations des auteurs: Center for Pulmonary and Critical Care
Medicine, North Shore University Hospital, Manhasset, NY; Institute for
Clinical Evaluative Sciences, Toronto, Ontario; Department of Epidemiology,
Harvard School of Public Health, Boston, Mass; Department of Emergency
Medicine, Beth Israel Deaconess Medical Center, Harvard University School of
Medicine, Boston; New York University School of Medicine, New York, NY.
Correspondance: David Ost, MD, North Shore University Hospital, 300
Community Dr, Manhasset, NY 11030
(dost{at}nshs.edu).
RÉSUMÉ
| |
Contexte Les patients qui font une thromboembolie veineuse (TEV)
sont susceptibles de faire un épisode récurrent. La
nécessité de prolonger le traitement anticoagulant chez ces
patients reste, cependant, controversée.
Objectifs Passer en revue les données existantes sur
l'allongement de la durée de l'anticoagulation chez les patients ayant
fait une TEV et en quantifier les risques et bénéfices.
Sources des données PubMed, EMBase (section Pharmacologie),
la base de données Cochrane, des sites Internet portant sur les essais
cliniques et une recherche manuelle de références.
Sélection des études Les études incluses
étaient des essais contrôlés randomisés
évaluant la durée de l'anticoagulation chez des patients ayant
fait une TEV, dans lesquels les TEV récurrentes étaient
mesurées et dont les résultats avaient été
publiés entre 1969 et 2004. Les études n'ayant recruté
que des populations uniformes de patients à haut risque étaient
exclues. Deux personnes étaient chargées d'évaluer de
manière indépendante les critères d'inclusion et
d'exclusion pour chaque article, une troisième servant d'arbitre en cas
de désaccord. Parmi les 67 études sélectionnées,
15 ont été retenues pour l'analyse.
Extraction des données Deux personnes ont recueilli les
données de manière indépendante sur des imprimés
standardisés, l'arbitrage étant effectué par le reste des
investigateurs en cas de désaccord. Les données recueillies
étaient les suivantes: TEV récurrentes, hémorragies
majeures, nombre de personnes-temps d'exposition au risque, qualité de
l'étude.
Synthèse des données Si les patients du groupe
traité à long terme restaient sous anticoagulation, le risque de
TEV récurrente était réduit avec le traitement à
long terme versus le traitement à court terme (taux d'incidence
pondéré: 0,020 vs 0,126
événement/personne-année; différence de taux:
-0,106 [intervalle de confiance {IC}à 95 %: -0,145 à -0,067];
p < 0,001; rapport des taux d'incidence [RTI] combiné: 0,21
[IC à 95 %: 0,14 à 0,31]; p < 0,001). Si
l'anticoagulation dans le groupe traité à long terme
était arrêtée, la réduction du risque était
moins importante (taux d'incidence pondéré: 0,052 vs
0,072 événement/personne-année; différence de
taux: - 0,020 [IC à 95 %: -0,039 à -0,001]; p = 0,04;
RTI combiné: 0,69 [IC à 95 %: 0,53 à 0,91]; p =
0,009). Les risques d'hémorragie majeure avec le traitement à
long terme et avec le traitement à court terme étaient
similaires (taux d'incidence pondéré: 0,011 vs 0,006
événement/personne-année; différence de taux:
0,005 [IC à 95 %: -0,002 à 0,011]; p = 0,14; RTI
combiné: 1,80 [IC à 95 %: 0,72 à 4,51]; p =
0,21).
Conclusions Les patients recevant une anticoagulation
prolongée sont protégés contre les TEV récurrentes
pendant la période où ils prennent le traitement à long
terme. Le bénéfice clinique persiste si l'anticoagulation est
arrêtée mais l'amplitude du bénéfice est alors
moins importante.
JAMA. 2005;294:706-715.
|