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Résultats de l'angioplastie coronaire en fonction de la présence ou non sur site d'une chirurgie de pontage coronarien
David E. Wennberg, MD, MPH;
F. Lee Lucas, PhD;
Andrea E. Siewers, MPH;
Merle A. Kellett, MD;
David J. Malenka, MD
Affiliations des auteurs: Center for Outcomes Research and
Evaluation et Department of Medicine, Maine Medical Center, Portland; Center
for the Evaluative Clinical Sciences, Dartmouth Medical School, Hanover, NH;
and Department of Cardiology, Dartmouth-Hitchcock Medical Center, Lebanon,
NH.
Correspondance: David E. Wennberg, MD, MPH, Center for Outcomes
Research and Evaluation, 139 Forest Ave, Portland, ME 04101
(dwennberg{at}healthdialog.com).
RÉSUMÉ
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Contexte La faisabilité de l'angioplastie coronaire
percutanée dans des centres dépourvus de chirurgie de pontage
coronarien reste un sujet controversé.
Objectif Comparer le devenir des patients après angioplastie
coronaire dans des établissements des Etats-Unis d'Amérique
équipés ou non pour la chirurgie cardiaque.
Schéma, environnement et patients Nous avons utilisé
les données hospitalières de Medicare (partie A) afin
d'identifier les angioplasties coronaires effectuées, chez des patients
bénéficiant de Medicare (n = 625 854), âgés de 65
ans au moins dans des unités de soins aigus entre le 1er
janvier 1999 et le 1er décembre 2001. La présence
dans l'hôpital d'une chirurgie cardiaque était identifiée
à partir des demandes de remboursement pour pontages coronariens. Les
patients étaient répartis en deux groupes: angioplastie
primaire/de sauvetage, réalisée en urgence le jour même de
l'admission vs tous les autres cas d'angioplastie.
Critères de jugement principaux La chirurgie de pontage
coronarien post-angioplastie et la mortalité combinée
intra-hospitalière et à 30 jours.
Résultats Au total 178 hôpitaux pratiquaient
l'angioplastie coronaire en l'absence de chirurgie sur site et 943 avaient une
chirurgie cardiaque dans l'établissement. Les deux populations de
patients étaient comparables en termes d'âge, de sexe, de race,
et de co-morbidités mesurables; cependant, les patients pris en charge
dans les hôpitaux dépourvus de chirurgie cardiaque avaient plus
fréquemment été traités par angioplastie
primaire/de sauvetage (22,0 % vs 5,6 %, p < 0,001); et
leur taux de mortalité était plus élevé (6,0 %
vs 3,3 %; rapport de cotes [RC] ajusté, 1,29; intervalle de
confiance [IC] à 95 %, 1,14-1,47; p < 0,001). En tenant
compte des différences à l'état basal, la
mortalité de l'angioplastie primaire/de sauvetage était
semblable dans les établissements disposant ou non d'une chirurgie sur
site (RC ajusté, 0,93; IC à 95 %, 0,80-1,08; p = 0,34).
En revanche, en ce qui concerne la population la plus importante
d'angioplasties non urgentes, le taux de mortalité est apparu plus
élevé dans les hôpitaux sans chirurgie cardiaque sur site
(RC ajusté, 1,38; IC à 95 %, 1,14-1,67; p = 0,001). Ce
surcroît de mortalité était essentiellement observé
dans les hôpitaux réalisant 50 angioplasties ou moins par an,
prises en charge par Medicare.
Conclusions L'angioplastie coronaire percutanée est souvent
effectuée dans des établissements dépourvus de chirurgie
cardiaque, pour d'autres indications que le traitement immédiat de
l'infarctus du myocarde; elle est alors associée à un risque
supérieur d'évolution péjorative. Les politiques visant
à diffuser plus largement l'accès à l'angioplastie
primaire/de sauvetage par le biais d'une promotion de l'angioplastie coronaire
dans des établissements non équipés pour la chirurgie
cardiaque pourraient, par un effet pervers, conduire à majorer
finalement la mortalité de l'angioplastie coronaire
"tout-venant".
JAMA. 2004;292:1961-1968.
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