Contexte Le JNC 7 (septième rapport du Joint National
Committee on Prevention, Dectection, Evaluation and Treatment of High Blood
Pressure) met l'accent sur l'importance de l'hypertension systolique (HTAS),
définie comme une pression artérielle systolique (PAS) de 140 mm
Hg au moins avec une pression artérielle diastolique inférieure
à 90 mm Hg, chez les personnes âgées ( 60 ans).
Objectif Réaliser une revue systématique de la
littérature sur la prise en charge clinique de l'HTAS des sujets
âgés.
Origine des données Nous avons effectué une recherche
dans MEDLINE, au sein de la littérature de langue anglaise, entre 1966
et 2004, afin d'identifier les publications sur l'HTAS des sujets
âgés, en tenant compte particulièrement des données
issues d'essais cliniques randomisés.
Sélection des études et extractions des données
Nous avons retenu 1064 études à partir des mots clés
suivants: hypertension, systole (ou systolique) et
âgé.
Synthèse des données Il existe un fort niveau de
preuve, issu des essais cliniques pour conseiller de traiter l'HTAS des sujets
âgés, c'est-à-dire ceux dont la PAS est de 160 mm Hg au
moins. Pour ceux dont la PAS se situe entre 140 et 159 mm Hg aucun essai
à grande échelle n'a évalué l'intérêt
du traitement anti-hypertenseur. Les recommandations, dans ce cas, se fondent
sur des études d'observation qui démontrent un accroissement
progressif du risque cardio-vasculaire lorsque la PAS augmente. Les
études sont très favorables à l'utilisation de
diurétiques thiazidiques et d'inhibiteurs calciques à
durée d'action prolongée pour traiter en première
intention l'HTAS.
Conclusions Le traitement de l'hypertension artérielle
systolique chez les personnes âgées ayant une pression
artérielle systolique d'au moins 160 mm Hg est étayé par
de fortes preuves scientifiques. Les preuves disponibles en faveur du
traitement des patients jusqu'à un niveau de 140 mm Hg ou ceux ayant
une pression artérielle entre 140 et 159 mm Hg sont moins nettes;
aussi, la prise de décision thérapeutique devrait faire plus
attention à la préférence du patient et à la
tolérance du traitement.
JAMA. 2004;292:1074-1080.