Contexte Au cours des années 1999 et 2000, environ 10
millions de personnes ont été affectées par la famine en
Ethiopie. Les résultats des évaluations sur la nutrition et des
enquêtes menées par les organisations humanitaires ont
été utilisées par les agences caritatives et
gouvernementales pour déterminer les besoins alimentaires et prendre
des décisions permettant l'allocation géographique de ressources
alimentaires limitées; toutefois, la précision des
résultats peut avoir été altérée par des
erreurs méthodologiques.
Objectifs Identifier les erreurs méthodologiques
fréquentes des évaluations et des enquêtes sur la
nutrition et donner des recommandations pratiques permettant une
amélioration.
Schéma et environnement Evaluations et enquêtes sur la
nutrition (n = 125) menées par 14 organisations non gouvernementales
(NGO) dans 54 woredas (districts) en Ethiopie entre le 1er mai 1999
et le 31 juillet 2000. Les enquêtes étaient cotées comme
étant valides et précises selon 5 critères: utilisation
d'une population proportionnelle à la taille de l'échantillon,
taille de l'échantillon, nombre de groupes et utilisation d'index
poids/taille.
Principaux critères de jugement Nombre et pourcentage
d'enquêtes ayant utilisé des méthodes de
référence internationalement validées et ayant
rapporté des résultats valides et précis.
Résultats Cinquante-huit enquêtes sur 125 (46 %)
n'étaient pas destinées à être des enquêtes
standard par groupe de 30 x 30. Parmi les 67 enquêtes restantes, 6
(9 %) répondaient à des critères
prédéterminés pour la validité et la
précision. Les 67 avaient utilisé un index
anthropométrique poids/taille et 58 (87 %) avaient rapporté des
scores z. Cinquante-quatre (81 %) avaient utilisé des
échantillons non aléatoires sans prendre en compte la taille de
la population et 6 (9 %) avaient des tailles d'échantillon
inférieures à 500 personnes.
Conclusions Des erreurs méthodologiques majeures ont
été identifiées dans les enquêtes par groupe de 30
x 30 destinées à mesurer la prévalence de la
malnutrition en Ethiopie au cours de la famine de 1999-2000. Les agences
caritatives et les organisations non gouvernementales devraient être
informées sur la nécessité d'améliorer la
qualité des évaluations sur la nutrition et leur rôle
essentiel pour orienter l'allocation des faibles ressources alimentaires.
JAMA. 2004;292:613-618.