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EFFET DE L'ASSOCIATION OESTRO-PROGESTATIVE SUR LA FONCTION COGNITIVE GLOBALE DES FEMMES MÉNOPAUSÉESL'ÉTUDE DE LA WOMEN'S HEALTH INITIATIVE MEMORY: ESSAI RANDOMISÉ ET CONTRÔLÉ
Stephen R. Rapp, PhD;
Mark A. Espeland, PhD;
Sally A. Shumaker, PhD;
Victor W. Henderson, MD, MS;
Robert L. Brunner, PhD;
JoAnn E. Manson, MD, DrPH;
Margery L. S. Gass, MDMarcia;
L. Stefanick, PhD;
Dorothy S. Lane, MD, MPH;
Jennifer Hays, PhD;
Karen C. Johnson, MD, MPH;
Laura H. Coker, PhD;
Maggie Dailey, PhD;
Deborah Bowen, PhD; Pour les investigateurs WHIMS
RÉSUMÉ
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Contexte Certaines études descriptives ont
suggéré que le traitement hormonal substitutif de la
ménopause pouvait améliorer la fonction cognitive, mais les
données des études cliniques randomisées sont rares et
peu concluantes. L'étude Women's Health Initiative Memory Study (WHIMS)
est une étude ancillaire des essais sur le traitement hormonal de la
Women's Health Initiative (WHI). Le 8 juillet 2002, le traitement
oestro-progestatif de l'essai WHI était interrompu en raison d'une
augmentation de certains risques pour les femmes.
Objectif Déterminer si une association oestro-progestative
protégerait la fonction cognitive globale chez des femmes
âgées ménopausées.
Schéma, Environnement et participants Essai randomisé,
en double insu, contrôlé contre placebo, WHIMS est une
étude ancillaire portant sur des femmes venant de divers horizons et
vivant au sein de la communauté, âgées de 65 ans ou plus,
menée dans 39 des 40 centres cliniques appartenant à l'essai WHI
oestrogène plus progestérone ayant débuté en juin
1995. Parmi les 4894 femmes éligibles ménopausées
âgées de 65 ans ou plus et sans démence initiale, 4532
(92,6 %) étaient incluses dans la partie oestrogène plus
progestérone de WHIMS. Au total, 4381 participants (96,7 %) avaient eu
au moins un score valide de la fonction cognitive entre juin 1995 et le 8
juillet 2002.
Interventions Les participantes recevaient soit un comprimé
par jour contenant 0,625 mg d'oestrogène conjugué d'origine
équine avec 2,5 mg d'acétate de
médroxyprogestérone (n = 2145) ou un placebo apparié (n =
2236).
Critère principal de jugement Fonction cognitive globale
mesurée annuellement à l'aide du Mini-Mental State
modifié.
Résultats Les scores totaux moyens du Mini-Mental State
modifié dans les deux groupes avaient augmenté
légèrement avec le temps (suivi moyen de 4,2 ans). Les femmes du
groupe oestrogèneprogestérone avaient des augmentations moyennes
plus faibles des scores totaux par rapport aux femmes recevant le placebo
(p = 0,03), mais ces différences n'étaient pas
cliniquement significatives. L'exclusion par censure des données des
femmes ayant une démence confirmée, une altération
cognitive légère à modérée, ou un AVC, et
une absence d'observance au protocole de l'étude ne modifiait pas les
observations. L'utilisation précédente d'un traitement hormonal
et sa durée d'utilisation n'affectait pas l'interprétation des
résultats, pas plus que le moment de début du traitement
hormonal précédent en fonction de la dernière survenue
des règles. Plus de femmes du groupe
oestrogène-progestérone avaient un déclin substantiel et
cliniquement significatif (> 2 DS) au score total du Mini-Mental State
modifié (6,7 %) par rapport au groupe placebo (4,8 %) (p =
0,008).
Conclusions Chez des femmes ménopausées,
âgées de 65 ans ou plus, l'association oestrogène plus
progestérone n'améliore pas la fonction cognitive par rapport
à un placebo. Alors que la plupart des femmes recevant des
oestrogènes plus de la progestérone n'ont pas d'effets
indésirables significatifs sur la cognition par rapport au placebo, une
faible augmentation du risque d'un déclin cognitif significatif est
apparue dans le groupe oestrogène plus progestérone.
JAMA. 2003 ; 289 : 2663-2672.
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