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OESTROGÈNE PLUS PROGESTÉRONE ET INCIDENCE DE LA DÉMENCE ET DES ATTEINTES COGNITIVES LÉGÈRES CHEZ LES FEMMES MÉNOPAUSÉESL'ÉTUDE WOMEN'S HEALTH INITIATIVE MEMORY STUDY (WHIMS): ESSAI RANDOMISÉ ET CONTRÔLÉ
Sally A. Shumaker, PhD;
Claudine Legault, PhD;
Stephen R. Rapp, PhD;
Leon Thal, MD;
Robert B. Wallace, MD;
Judith K. Ockene, PhD, MEd;
Susan L. Hendrix, DO;
Beverly N. Jones, III, MD;
Annlouise R. Assaf, PhD;
Rebecca D. Jackson, MD;
Jane Morley Kotchen, MD, MPH;
Sylvia Wassertheil-Smoller, PhD;
Jean Wactawski-Wende, PhD; Pour les investigateurs WHIMS
RÉSUMÉ
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Contexte Les femmes ménopausées ont un risque plus
important que les hommes de développer une maladie d'Alzheimer (MA),
mais les études sur les effets des oestrogènes sur la maladie
d'Alzheimer ne sont pas concluantes. Le 8 juillet 2002, l'étude
associant oestrogènes et progestérone dans l'essai WHI
était interrompue en raison d'une augmentation du risque pour la
santé des femmes recevant cette association hormonale.
Objectif Evaluer l'effet de l'association
oestrogène-progestérone sur l'incidence de la démence et
les atteintes cognitives légères par rapport à un
placebo.
Schéma, Environnement et participants L'étude Women's
Health Initiative Memory Study (WHIMS), essai randomisé, en double
aveugle et contrôlée contre placebo, a commencé à
inclure des participants provenant de l'essai
oestrogènes-progestérone Women's Health Initiative (WHI) en mai
1996. Parmi les 4894 participantes éligibles de l'étude WHI,
4532 (92,6 %) femmes ménopausées sans démence probable,
âgées de 65 ans ou plus, et incluses dans 39 centres cliniques
sur 40 travaillant pour l'essai WHI, étaient incluses dans la
WHIMS.
Intervention Les participantes recevaient soit un comprimé
par jour comprenant 0,625 mg d'oestrogène équin conjugué
plus 2,5 mg d'acétate de médroxyprogestérone (n = 2229)
ou un placebo apparié (n = 2303).
Critères principaux de jugement L'incidence des
démences probables (critère principal) et d'une
altération cognitive légère (critère secondaire)
était identifiée par une évaluation clinique
structurée.
Résultats Le délai moyen (DS) entre la date de
randomisation dans la WHI et le dernier test modifié du Mini-Mental
State (3MSE) pour toutes les participantes WHIMS était de 4,05 (1,19)
années. Globalement, 61 femmes ont eu un diagnostic de démence
probable, 40 (66 %) dans le groupe oestrogène-progestérone par
rapport à 21 (34 %) dans le groupe placebo. Le risque relatif (RR) de
démence probable était de 2,05 (intervalle de confiance à
95 % [IC]: 1,21-3,48; 45 contre 22 pour 10000 personnes-années;
p = 0,01). Cette augmentation du risque entraînerait la
survenue de 23 cas supplémentaires de démence pour 10000 femmes
par an. La MA était la cause la plus fréquente de démence
dans les deux groupes de l'étude. Les effets du traitement sur
l'altération cognitive légère n'ont pas
différé entre les deux groupes (RR: 1,07; IC 95 %: 0,74-1,55; 63
vs 59 cas pour 10000 personnes-années; p = 0,72).
Conclusions Le traitement oestro-progestatif augmente le risque de
démence probable chez les femmes ménopausées,
âgées de 65 ou plus. De plus, le traitement oestro-progestatif
n'empêche pas une altération cognitive chez ces femmes. Ces
observations, regroupées avec les données
précédemment rapportées de la WHI, appuient la conclusion
que les risques de l'assocation oestro-progestatif surpassent les
bénéfices.
JAMA. 2003 ; 289 : 2651-2662.
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