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  Vol. 289 No. 2, Février 2003 TABLE OF CONTENTS
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Lien entre la concentration sérique de digoxine et le devenir des patients en insuffisance cardiaque

Saif S. Rathore, MPH; Jeptha P. Curtis, MD; Yongfei Wang, MS; Michael R. Bristow, MD, PhD; Harlan M. Krumholz, MD, SM

Affiliations des auteurs: The Section of Cardiovascular Medicine, Department of Internal Medicine and the Section of Health Policy and Administration, Department of Epidemiology and Public Health, Yale University School of Medicine, New Haven, Conn; Division of Cardiology, University of Colorado Health Sciences Center, Denver; and the Center for Outcomes Research and Evaluation, Yale-New Haven Hospital, New Haven, Conn.

Correspondance: Harlan M. Krumholz, MD, SM, Department of Internal Medicine, Yale University School of Medicine, Room I-456 SHM, 333 Cedar St, PO Box 208025, New Haven, CT 06520 (e-mail: harlan.krumholz{at}yale.edu).


RÉSUMÉ

Contexte L'étude du groupe d'investigation de la digitaline (GID) a rapporté que la prise de digoxine n'entraîne aucun bénéfice en terme de mortalité globale et seulement une faible réduction du nombre d'hospitalisations chez les patients en insuffisance cardiaque avec réduction de la fonction systolique ventriculaire gauche. L'étude du GID n'a pas évalué l'évolution clinique liée au traitement de digoxine en fonction de ses différentes concentrations sériques.

Objectif Evaluer les variations de la concentration sérique de digoxine (CSD) et son association avec la mortalité et l'hospitalisation chez les patients en insuffisance cardiaque.

Plan expérimental, cadre et patients Analyse complémentaire à l'étude randomisée, en double aveugle, contre placebo du GID, effectuée d'août 1991 à décembre 1995, dont l'analyse principale était réduite aux hommes ayant une fraction d'éjection ventriculaire gauche inférieure ou égale à 45 % (n = 3 782). Les patients ayant reçu la digoxine par tirage au sort ont été divisés en trois groupes basés sur la CSD à un mois (0,5 à 0,8 ng/ml: n =572; 0,9 à 1,1 ng/ml, n = 322; et ≥ 1,2 ng/ml, n = 277) et comparés avec les patients ayant reçu le placebo par tirage au sort (n = 2 611).

Principal critère de jugement Mortalité, toutes causes confondues, lors d'un suivi moyen de 37 mois.

Résultats Les CSD les plus élevées ont été associées à une augmentation des taux bruts de mortalité toutes causes confondues (0,5 à 0,8 ng/ml: 29,9 %; 0,9 à 1,1 ng/ml: 38,8 %; et ≥ 1,2 ng/ml: 48,0 %; test de tendance p = 0,006). Les patients ayant une CSD comprise entre 0,5 et 0,8 ng/ml ont eu un taux de mortalité inférieur de 6,3 % (intervalle de confiance (IC) à 95 %: 2,1 % - 10,5 %) par comparaison avec celui des patients ayant reçu le placebo. La prise de digoxine n'a pas été associée à une réduction de la mortalité chez les patients ayant des CSD comprises entre 0,9 et 1,1 ng/ml (2,6 % d'augmentation; IC à 95 %: -3,0 % à 8,3 %), tandis que les patients ayant des CSD égales ou supérieurs à 1,2 ng/ml avaient un taux absolu de mortalité supérieur de 11,8 % (IC à 95 %: 5,7 % - 18 %) à celui des patients ayant reçu le placebo. L'association entre CSD et mortalité persistait après ajustement multifactoriel (CSD 0,5 à 0,8 ng/ml: rapport des risques instantanés (RRI) 0,80, IC à 95 % 0,68 - 0,94; CSD 0,9 à 1,1 ng/ml: RRI 0,89, IC à 95 % 0,74 - 1,08; CSD ≥ 1,2 ng/ml, RRI 1,16, IC à 95 % 0,96 - 1,39; et RRI de 1,0 (de référence) pour le placebo).

Conclusions Nos observations démontrent que les plus hautes CSD sont associées à une augmentation de la mortalité et suggèrent la possibilité que l'efficacité optimale d'un traitement de digoxine, chez l'homme insuffisant cardiaque ayant une fraction d'éjection ventriculaire gauche inférieure ou égale à 45 %, soit obtenue dans la gamme de concentrations allant de 0,5 à 0,8 ng/ml.

JAMA. 2003 ; 289 : 712-718.








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